La crise des semi-conducteurs a lourdement impacté le marché automobile : un niveau qui reste historiquement bas pour l'année 2021. Avec 1 659 004 immatriculations, il enregistre une progression infime de 0,5 % par rapport à 2020 mais une baisse de 25 % par rapport à 2019.
Décembre n’aura pas permis au marché automobile français de se refaire une santé. Sur ce dernier mois de l’année, traditionnellement faste en immatriculations, les chiffres n’ont pas été bons. Avec 158 118 unités, il a baissé de 15,1 %. Résultat, le 1,7 million de véhicules prévu en 2021 n’aura pas été atteint. Pire, par rapport à 2020, année compliquée par excellence, le marché ne progresse que de seulement 0,5 %. Avec 1 659 004 unités, il n’a gagné que... 8 886 véhicules ! Nous sommes à des années lumières des 2 214 279 véhicules immatriculés en 2019, année de référence. En deux ans, le marché a donc dévissé de 555 275 unités, soit une baisse de 25 %. Il faut remonter à 1975 pour retrouver un marché aussi bas. La principale raison d’une telle situation ? La crise des semi-conducteurs qui ne cesse de faire des ravages.
2021 aura été l’année de l’électrification des véhicules. Les moteurs 100 % thermiques ont vu leur part de marché se contracter pour représenter 61,3 % soit 1 016 985 immatriculations dont 667 503 essence (part de marché : 40,2 % ; évolution : - 13,8 %) et 349 482 diesel (21,1 % ; - 30,7 %). Ce sont les hybrides rechargeables, portés par une fiscalité favorable et soutenus en partie par les ventes à société, qui ont le plus progressé (+ 89 %), soit 141 012 immatriculations. Ces modèles couvrent une part de marché de 8,5 %. De leur côté, les hybrides non rechargeables s’installent durablement (+ 69,5 %), ce qui les rapprochent des diesel avec une part de marché de 17,3 % (286 525). Quant aux modèles 100 % électriques, ils frôlent les 10 % de part de marché (+ 46,2 %) avec 162 106 immatriculations. Enfin, pour être complet, le GPL et à la marge, le GNV, se positionnent en outsider avec 3 % de part de marché (49 015 immatriculations). Les ventes de GPL sont portées par Dacia qui a écoulé 36 176 unités.
Avec 88 013 immatriculations, la Peugeot 208 a été le modèle le plus vendu en 2021. Elle représente à elle seule une part de marché de 5,3 %. Elle est suivie de près par la Renault Clio et ses 85 247 immatriculations (pdm : 5,1 %). En troisième position, on retrouve une autre Peugeot, le 2008 qui s’est écoulé à 75 477 exemplaires (pdm : 4,5 %). Au pied du podium, mais de peu, la Dacia Sandero s’est vendue à 73 740 exemplaires. Enfin, pour fermer ce top 5, la Citroën C3, qui a été restylée cette année, représente 65 365 unités.
Dans un marché stable, les groupes français voient leurs ventes se contracter. C’est le groupe Renault qui enregistre la plus forte baisse (- 4,1 % ; 395 773 unités) avec des fortunes diverses. Renault dévisse en effet de 14,5 % (268 951) alors que Dacia explose de 28,9 % (125 204). Chez Stellantis, ce n’est guère mieux ; le groupe perd en effet 3,7 % (560 413). Dans le détail, Peugeot baisse de 5,3 % (285 929), Fiat, de 5,8 % (39 914), Opel glisse de 14,6 % (37 393) tandis qu’Alfa Romeo fait de la figuration avec seulement 1 541 immatriculations (- 35 %). Reste Citroën qui limite la casse (- 0,5 % ; 161 883), mais poussé par des ventes tactiques (30 % des immatriculations !) tandis que DS progresse légèrement (+2,7 % ; 22 782) et Jeep s’envole (+69,6 % ; 10 822).
Avec une explosion de ses ventes de 258,7 % (26 446 unités), 2021 aura été faste pour Tesla. La marque américaine représente désormais une part de marché de 1,6 %, autant que Nissan. Autre grand gagnant, le groupe Hyundai. Avec une progression de 21,5 %, Hyundai s’envole (+ 30,8 % ; 45 241) et grille la priorité de 16 voitures à Kia, une première depuis que les deux marques sont présentes en France. A contrario, c’est beaucoup plus compliqué pour Ford, Nissan et dans une moindre mesure Daimler. Ford enregistre une contre performance avec une baisse de 20,7 % (43 777), soit une part de marché de seulement 2,7 %, tandis que Nissan ne remonte toujours pas la pente avec une chute de 19,9 % (26 414). De son côté, Daimler peine également à trouver des couleurs avec une réduction de ses immatriculations de 3,4 % (52 391 dont 50 789 Mercedes-Benz).
43,1 %. C’est la part des particuliers qui ont acheté une voiture neuve en 2021. Il s'agit du niveau le plus faible enregistré depuis au moins ces dix dernières années. Même en 2019, ce canal était à l’origine de 44,3 % des cartes grises. En 2020, alors que les commerces ont subi plus de trois mois de fermetures administratives, 774 450 clients particuliers avaient commandé et pris livraison de leur nouveau véhicule. En 2021, 59 168 voitures font défaut sur cette catégorie de clientèle.
Alors que le canal des particuliers ne cesse de se tarir, Dacia nargue les autres marques avec 82,9 % de ses immatriculations à destination des automobilistes. Tesla arrive deuxième dans ce classement, avec 71,2% de ses mises à la route directement auprès des particuliers. Mais cette année, fait nouveau, Dacia est également première en termes de volume avec 103 770 véhicules écoulés. Juste après arrive Renault, puis Peugeot. Citroën se place à la 4e position avec 54 034 unités (sur un volume total de 161 883 véhicules) mais, toujours en volume, la marque est talonnée par Toyota qui a vendu 52 087 véhicules sur ce canal sur 96 170 au total.
Malgré une contraction de 4,1 % des immatriculations en décembre, à 465 840 unités, le marché des véhicules d'occasion a établi un nouveau score de référence sur l'ensemble de l'année 2021. Pour la première fois de l'histoire, le volume a dépassé la barre des 6 millions de transactions. 6 016 435 VO ont précisément été remis à la route, soit 8 % de plus qu'en 2020 et 3,9 % de plus que le précédent record de 2019. Dans le même temps, les utilitaires de seconde main ont réalisé une progression de 12,2 % au cumul des mois, avec 896 574 unités. Une performance découlant de l'excellente entame d'exercice, ternie par un second semestre plus compliqué à l'image du repli de 8,4 % en décembre (69 647 unités).
Comme pour les voitures particulières, les premiers mois de 2021 étaient porteurs de belles promesses pour le marché des utilitaires légers. Mais la pénurie de semi-conducteurs est passée par là et a brisé cette dynamique. Sur l’ensemble de l’année, 431 382 VUL ont été immatriculés en France, soit une hausse de 7,5 % par rapport à 2020, qui ne constitue pas une référence solide. La comparaison par rapport à 2019 est plus indiquée et montre un déficit de mises à la route de 9,8 % (478 288 unités). Dans ce contexte, Renault a conservé son leadership avec 116 803 immatriculations, soit une part de marché solide de 27,1 %. Et encore, le nouveau Kangoo ne tourne pas encore à plein régime. Peugeot, deuxième, demeure loin au classement avec 76 743 unités. Citroën complète le podium avec 66 591 unités.
Parti sur des bases élevées, le marché des flottes a connu un second semestre 2021 compliqué, à l’instar du marché automobile global. Le mois de décembre a ainsi été dans la continuité des périodes précédentes avec un recul d’activité de 12,4 %, à 48 396 immatriculations de voitures particulières. Une performance en demi-teinte qui s’avère malgré tout meilleure que le marché total pointé, pour rappel, à -15,1 %. Sur l’ensemble de l’année 2021, les flottes s’en tirent tant bien que mal avec 483 507 immatriculations cumulées, soit une progression de 7,8 %. Nous sommes toutefois loin du niveau de 2019 où 543 857 mises à la route avaient été effectuées pour le compte de professionnels. Au-delà de cette baisse (-11,1 %), des changements profonds se sont installés au niveau du mix énergétique des parcs d’entreprise. Les électriques sont montés à 6,6 % de part de marché, avec 32 143 immatriculations, et les hybrides à 27,2 % et 131 706 unités. Le tout s’est fait au détriment du diesel qui est tombé à 35,5 % de pénétration. Notons enfin que Peugeot a terminé l’année en tête avec 121 451 immatriculations devant Renault (96 990) et Citroën (54 322).
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